24 juin 2011

Fouad Laroui – Une Année Chez Les Français.


Dernière parution aux éditions Julliard pour l’écrivain marocain, actuellement professeur d’économétrie à Amsterdam. Cet écrivain à l’humour tranchant, ses livres au ton moqueur mais attendri, nous donne envie de dévorer son dernier écrit sélectionné sur la première liste du prix Goncourt 2010.
         Mehdi, un petit de 11 ans entrant en sixième, est le personnage du roman. Il arrive de l’atlas marocain, accompagné curieusement de deux volatiles, et atterrit au prestigieux lycée Lyautey de Casablanca, établissement français de renom. Soutenu par une bourse de l’état français obtenue grâce a son ancien professeur qui a été bluffé par ce petit corps chétif boulimique de littérature.
         On est tenté de dire que Mehdi est au milieu d’un choc culturel non sans importance vu le contexte temporel (début des années 70) et son très jeune âge. Il vivait uniquement dans le tourbillon des mots, il se retrouve nez à nez avec la réalité, des gens aux mœurs différentes, aux manières, langage et nourriture étrangères, venant d’ailleurs, de loin. Le livre s’étend sur toute son année scolaire, Mehdi est premier parmi ses camarades français, il s’en réjouit très vite, et cherche à être accepter.
         Au bout du compte, le personnage est attachant, ses interrogations, ses états d’âme, ses incompréhensions sont souvent ceux d’un « grand enfant ». A la fin du livre, on aimerait le suivre plus loin, finir cet ouvrage c’est comme perdre un compagnon de route.
         Fouad Laroui est fidèle à ses sujets de prédilection, notamment l’identité marocaine, l’individu et ses rapports à une société contrastée pas toujours évidente à cerner et que l’écrivain raille avec son humour habituel qu’on apprécie tant .
         En bref, quelques 300 pages sur un ton caustique assez délassant autour du parcours scolaire d’un petit au charme captivant et qui nous fait retomber en enfance avec grand plaisir.

4ème de couverture : 1969 : les Américains débarquent sur la Lune et Mehdi atterrit au lycée Lyautey de Casablanca. L'instituteur, impressionné par l'intelligence et la boulimie de lecture de son jeune élève, lui a obtenu une bourse dans le prestigieux établissement français. Avec cet humour corrosif qu'on lui connaît, Fouad Laroui raconte le choc culturel que représente pour le petit Marocain la découverte du mode de vie des Français: ces gens qui vivent dans le luxe, mangent des choses incomestibles, parlent sans pudeur et lui manifestent un intérêt qu'il ne comprend absolument pas. Entre Le Petit Chose et Le Petit Nicolas, l'histoire émouvante et cocasse d'un enfant propulsé dans un univers aux antipodes de celui de sa famille.

Editions Julliard 2010 – 19euros



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23 juin 2011

Omar M'a tuer... Le Film.


         En salle depuis le Mercredi 22 Juin, le nouveau et premier film réalisé par Roschdy Zem sort l’affaire Omar Raddad de l’ombre des années. S’épaulant d’un excellent casting : Sami Bouajila, Denis Podalydès, Maurice Bénichou… il remet en évidence avec brio toutes les ambiguïtés de cette affaire.
         Le film se construit en flashbacks en faisant des allers-retours entre 1991, l’année du crime et de l’arrestation de Omar, et 1994 l’année de son procès et condamnation pour 18 ans de prison avec conditions atténuantes.
         On est ému du début à la fin. On découvre un père de famille, un mari, un fils qu’on a su dépeindre comme le criminel sans cœur qui a torturé la victime, aussi sa riche employeur (Ghislaine Marchal) , pour quelques malheureux francs.
         C’est en effet un homme mal armé socialement contre la machine judiciaire car analphabète et fils d’immigré marocain. Dès le premier interrogatoire, on l’assaille de questions, on interprète ses réponses et on lui attribue des paroles qu’il n’a pas prononcées.
         Un écrivain, Pierre-Emmanuel Vaugrenard, s’intéresse à son combat quelques années après son arrestation et mène sa petite enquête à travers laquelle défilent sous nos yeux les preuves de la non culpabilité d’Omar. A l’issu de son initiative et après la sortie de son livre, Omar est gracié en 1998 sans être innocenté.
         La performance des acteurs est poignante par sa pertinence. Sami Bouajila exécute avec excellence ce rôle d’un homme perdu dans un pays qui l’a accueilli à bras ouverts mais qui n’a pas su le défendre.
         Le film reste fidèle à l’époque du déroulement des faits en ce qui concerne les costumes même si on relève un anachronisme pour quelques voitures en arrière plan.  Ce qui est compréhensible vu le budget du film.
         Omar Raddad reste à ce jour coupable aux yeux de la loi. Ce film lui est donc dédié pour que l’on n’oublie pas son histoire et que justice puisse être rendue.



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16 juin 2011

Bac HOP ! ou Back up ?!


Cette année, 650 000 personnes passeront le bac toutes filières confondue. Il coutera 50 millions d’euros et sera médiatisé pendant au moins une semaine.
Alors qu’en est il de l’utilité de ce diplôme ? A part être l’ultime clef du monde rose bonbon des études supérieures, est il aussi indispensable qu’on voudrait bien le croire ?
         Le bac selon certains serait la validation d’un parcours, le passage à l’ère adulte, plus qu’un simple test de connaissances. De par son symbole historique, on y porte un intérêt particulier puisque instauré par le décret organique de 1808 sous Napoléon 1er. Il est aussi considéré comme le premier grade universitaire.
         A l’heure actuelle, plusieurs questions se posent : le niveau du Bac est-il en baisse ou est-ce le niveau des étudiants qui est en hausse ? Cette question est-elle problématique dans le sens où l’on jugerait la valeur d’un diplôme par le pourcentage de gens qui ne l’obtiendrait pas ?
Le Bac devrait-il faire l’objet d’une réforme ? Nombreux sont ceux qui en effet proposent de supprimer l’examen final et de multiplier les contrôles continus à la place. Selon eux, il ne témoignerait pas du niveau réel de l’élève, les deux années du Bac remplissant mieux de manière plus fiable cette fonction.
Ce que j’en pense : Obtenir le Bac avec ou sans mention, selon ambitions et capacités, est certes très important. En revanche, se focaliser uniquement là-dessus voile un peu la vue sur le long terme. Car une fois le Bac en poche, vient la décision de l’après-Bac et pour le coup, très souvent l’élève est mal préparé. C’est ce que je reproche fortement au programme national : devant une décision aussi déterminante, l’on ne met jamais assez l’accent sur les différentes orientations possibles et ce qu’elles nécessitent comme qualités. Le besoin est là, il est palpable, sinon comment expliquerait-on tous les échecs une fois dans les établissements supérieures ?
Réflexions mises à part, je souhaiterais juste bonne chance à tous ceux qui seront de la partie !







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15 juin 2011

Une plage, un resto


                                  
La plage parisienne, un nom qui donne envie ça c’est sur. Restaurant gastronomique au bord de la seine, il propose un menu varié de qualité, dans un cadre moderne et branché. Son atout majeur est son emplacement : sa terrasse vue sur la seine avec ses banquettes confortables, ainsi que la réplique de la statue de liberté sur la pointe de l’ile des cygnes, et de l’autre côté un petit bout de tour Eiffel.
Les plats, essentiellement à base de poissons et fruits de mer, séduisent visuellement et gustativement. Idéal pour un diner à deux, on se retrouve légèrement dépaysé, pas tout à fait au bord d’une plage mais presque !
Ceci dit, la fourchette de prix entre 40 et 60 euros le soir ne doit pas vous décourager car promis, ça vaut le coup de casser sa petite tirelire pour la grande occasion. Néanmoins, pour ceux qui voudraient en profiter sous le soleil du midi, le restaurant propose un menu complet à 28 euros du Lundi au Vendredi, why not ?!

Port de Javel Haut ,75015, Paris
http://www.laplageparisienne.net/


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14 juin 2011

Déambulation au Centre Pompidou


          
     Un des endroits parisiens qui m’attirent constamment est sans doute le Centre National d’Art et de Culture Georges Pompidou de son appellation officielle.
Emplacement tout à fait stratégique au cœur du 4ème arrondissement, entre le quartier des Halles et du Marais , on l’aborde par sa vaste place « la piazza » qui attire touristes et artistes en tout genre.
                On marque un temps de pause avant d’y pénétrer car le bâtiment nous y invite de par son architecture assez surprenante au premier abord. Dire que cet enchevêtrement de tuyaux, de canalisations, et de poutres métalliques qui  a autant attisé la polémique est  le troisième monument le plus visité de la capitale !
                A l’intérieur on y découvre la plus grande collection d’art contemporain en France, une collection qui concurrence celle du MOMA à New York ou celle du Tate Modern à Londres, de quoi être fiers ! Les œuvres sont minutieusement disposées salle après salle dans un espace ouvert tout à fait modulable et c’est en effet un grand atout.
Revenons un peu en arrière, 1969, Georges Pompidou est président de la république. L’envie de créer une institution culturelle où la création contemporaine courtiserait  avec le design, le cinéma et les livres germe dans sa tête et ne tarde à se concrétiser. En 1971, le projet de l’architecte Renzo Piano et Richard Rogers est retenu parmi 681 propositions.
         De suite entamés, les travaux durent jusqu’en 1977, l’année de l’inauguration du centre. Si auprès de la société intellectuelle, l’architecture du centre attisait les discussions, elle remporta auprès du public un large succès.
         Intrigant, respirant de tous ses pores, le centre est comparé à une usine, une raffinerie. De son côté, Piano parle de transgresser la vision classique d’un musée : rejeter tout ce qui escaliers métalliques, ascenseurs  et canalisations à la périphérie du bâtiment  est en fait un choix intelligible pour non seulement optimiser l’espace d’exposition sur cinq étages  mais aussi donner un aspect nettement plus caractériel.
En fin de visite, passage obligé par le dernier étage où l’on peut admirer une vue imprenable sur tout Paris et juste sous nos yeux la fontaine Stravinski animée par les sculptures en mouvement de Nikki de Saint-Phalle. Au même niveau, pour les gourmands un restaurant gastronomique avec vue panoramique bien évidemment !


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13 juin 2011

Un jardin, un resto


Le bon plan du jour très chers internautes est un charmant restaurant français.
Au 47 rue Richer paris 9ème, on se retrouve devant l’enseigne « Au Jardin ». En effet, c’est sur le thème du petit bout de jardin que s’est construite la décoration, des chaises en osier, des murs d’un vert accueillant, des portes manteaux à côtés des tables, une salle plutôt cosy ! l’accueil est tout aussi chaleureux, le personnel serviable et à l’écoute.
Quand on mange dehors c’est plutôt nos assiettes qui doivent nous satisfaire le plus, et là encore, aucune déception de l’entrée au dessert. Les plats, inspirés de la gastronomie française sont très bien exécutés, un vrai délice ! La présentation est tout aussi soignée et les prix restent  raisonnables, on s’en sort pour 30 euros pour un menu complet.
         Un bon point pour le plateau de fromage et le fondant au chocolat.
Et sachez Mesdames qui comme moi-même, sont toujours anxieuses à l’idée de passer par les toilettes des restaurants, que c’est un petit coin bien entretenu sous forme de petite cabane au fond du jardin !
Une très bonne adresse donc, je vous invite à aller sur le site pour toute autre information http://www.restoaujardin.fr/index.html


 

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12 juin 2011

La musique à l'honneur !


Laissons de côté tout le tourbillon politique du moment : Entre candidats à l’élection, l’affaire DSK qui paralyse les médias, la sécheresse, la vache clonée et modifiée pour produire du lait maternel ( eh oui on en est là hélas !). Tout cela est fort intéressant certes, n’empêche avec la fin des examens, les premiers rayons de soleil et les vacances qui se déclinent au loin, on aimerait pouvoir déambuler nonchalamment dans les rues de Paris sans prise de tête !
Et en parlant de cela, dans une dizaine de jours (le Mardi 21 juin 2011), on assistera à la fête de la musique, une journée dédiée à cet art aussi beau qu’hétéroclite avec tous ses genres et déclinaisons. C’est là où réside, à mon avis, toute la beauté de la musique. Ce pouvoir de réunir autant de gens si différents soient-ils.
Pour cette 30ème édition, tous les goûts seront satisfaits : Des concerts en plein air, dans des pubs ou boites de nuit notamment de  jazz, soul, funk, reggae, rap, hip-hop, rock, électro, classique, pop, et même clubbing…etc, animés par des artistes de différentes tranches d’âges, des amateurs comme des professionnels, bref un immense tremplin musical à ne pas rater.
Néanmoins l’astuce pour ne pas se disperser et finir par tout rater et de jeter un coup d’œil sur la programmation de cette année disponible à travers ce lien : http://fetedelamusique.culture.fr/fr/edition-2011/programme/programme  ,de sélectionner deux ou trois concerts que vous tenez à voir, et puis de se laisser après guider par l’ambiance générale, à pieds de préférence ! Même si le trafic des métros et RER fonctionne toute la nuit, il reste tout de même irrégulier ne s’arrêtant pas à toutes les stations. Et puis prudence aussi, on n’est jamais à l’abri des dépassements de quelques personnes un poil trop alcoolisées on va dire.


Pour nous maintenir dans cette atmosphère estivale, les Solidays arrivent juste après, trois jours de concerts, le 24, 25, et 26 juin, à la grande joie des chanceux qui ont réussi à avoir leurs billets, pas du tout à la portée de tous, mais rien n’arrête des passionnés ! un grand panel d’artistes connus et moins connus sont attendus sur les cinq scènes aménagées dans l’hippodrome de Longchamp. Pour les découvrir tous, rendez-vous sur le site officiel  http://www.solidays.org .
Ce festival animé par plusieurs bénévoles de l’association Solidarité Sida, et dont toutes les recettes sont investies dans des projets de développement humain en France et à l’étranger.

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11 juin 2011

Hello Paris


Vivre dans une ville aussi cosmopolite que Paris implique de savoir dénicher les meilleurs plans dans des coins aussi sympathiques que les prix affichés !

Cityvox et l'internaute sont deux sites internet assez fiables en termes d’adresses, de fourchette de prix et de qualité…
Pour ma part, je partagerai avec vous tous les plans que je testerai.




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Shamablanca – Sonia TERRAB

4ème de couverture :
« Marchons. Du chaabi à l’électro, des chikhates au funk, marchons en groupe, jamais trop loin, d’un lieu à l’autre, du verre à la coke, de la coke au joint. Marchons dans Casa la folle, Casa la bête, Casa la grosse. Tuons le temps avant qu’il ne nous saigne tous, buvons à demain, aux rires en coin, au même refrain, au vide commun. Levons ces verres que seule la nuit autorise et dansons aussi. Dans la sueur,sur les tables, sous les chaises, dansons, avant le jour, avant la scène, entre deux rives, entre deux vies. »

Le tout premier roman de cette jeune marocaine de 26ans, étudiante, journaliste  et pour le coup écrivain également.
Après 7 ans passés à Paris, vient le moment de trancher, rentrer au pays de l’éternel soleil, bousculer sa vie parisienne frénétique, pour s’installer « chez soi » ? Sur un coup de tête ce fut la décision de Shama l’héroïne sauf que rien ni personne ne l’avait prévenu de cette crise identitaire qui allait désormais troubler son existence
Shama  est à l’image de Sonia, une projection, un personnage, une voix pour extérioriser la détresse de milliers de marocains des temps modernes. Leur frustration, perplexité entre traditions et modernité, conformisme et rébellion.
On s’y projette volontiers, on vit le temps d’une centaine de pages au rythme d’une écriture qui trouve les mots à notre malaise commun, qui décèle les maux d’une société qui se détruit à trop vouloir se construire comme on voudrait qu’elle soit. Le style est soigné, recherché, les jeux de mots amusent, et donnent envie d’en lire encore plus. La composition du roman est intéressante, orchestrée de dialogues, de messages texte échangés par les personnages, et même de passages scénarisés.
Casablanca, cette ville tentaculaire, sert de toile  de fond à la course de Shama vers la liberté, la révolte et son besoin de dire NON ! mais toujours en silence, sans trop déranger ou choquer…pour Shama, Casablanca est une jungle, dense et dangereuse, encore plus pour une jeune femme décomplexée, l’acte de marcher seule dans la rue serait un acte courageux.
Ce qui m’a le plus touché dans ce premier bébé de Sonia Terrab, est sans aucun doute sa plume crue, sans détours ni autocensure. Aucune excuse pour ne pas dévorer ce petit bijou de la littérature sans attendre.
Extraits :
" Hamza est un Marocain moyen à tous les niveaux, sauf pécuniaire, à la simplicité cubique: famille, dieu, patrie. Un mec à lunettes dissimulé derrière ses certitudes: étudier, travailler, faire plaisir à sa mère, se marier, construire une maison, acheter une voiture, engendrer, acheter une plus grosse voiture, amasser un pécule, prendre une assurance, un crédit, des crédits, une autre assurance, prier, racheter ses péchés, mourir. En cours de route, oublier de vivre..." 
« Toutes des faux-jetons. Toutes des hypocrites. Une bande de connes dégénérées qui ne se renouvellent pas. Une bande de tarées qui pètent plus haut que tous les culs réunis...Elle me foutent la rage...Celle-là d'abord, 28 ans, la Rolex qui pue, le mariage qui tue, établie et donc autorisée ne pas la fermer "alors chérie, c'est quand ton tour? il ne reste plus que toi... » 

Shamablanca – Sonia Terrab, Ed.Séguier, 15euros



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